9 Octobre 2015
Organisée par l’Intersyndicale de l’Université de Strasbourg, l’Assemblée Générale inter-services publics du 8 octobre a réuni quelques dizaines de participants au Palais Universitaire.
Le constat a été univoque : l’asphyxie budgétaire est en train de tuer les services publics, de la santé au monde de l’éducation, des services de propreté aux transports. Dégradations des conditions de travail, austérité salariale, souffrance au travail, augmentation des charges pour les personnels suite au gel de postes, ce sont les effets de la politique d’austérité que le gouvernement « socialiste » applique avec zèle sous les ordres des pouvoirs européens.
C’est d’abord la qualité des services des Hôpitaux publics qui est remise en cause par les économies budgétaires et la soumission des prestations aux critères de performance. Pas étonnant de constater qu’un nombre impressionnant d’agents hospitaliers se rend au travail alors qu’ils devraient être en arrêt maladie. L’objectif des politiques gouvernementales est de reconfigurer la carte des services publics de la santé pour faire émerger les cliniques privées, soutenues par des fonds publics !
Ensuite, concernant l’enseignement primaire et secondaire, les interventions en AG ont souligné la tactique de la « réforme permanente » employée par le gouvernement pour casser toute mobilisation générale contre les dégradations. Aussi, il a été évoqué le manque de bilan sur la réforme des lycées qui est désormais en application depuis 5 ans. Cette réforme contraint aujourd’hui les lycées à faire du bricolage quant au nombre de remplaçants et à embaucher davantage des contractuels. Les Rectorats désinforment de plus en plus les enseignants sur leurs droits fondamentaux, notamment sur le droit à la santé : les retentions d’informations ou bien les fausses informations se multiplient.
L’AG est revenue également sur les dégradations récentes dans les CPGE [Classes préparatoires aux grandes écoles], notamment les problématiques concernant les statuts, les menaces de fermetures et la forte emprise des Inspections Générales contre la liberté pédagogique des enseignants.
Enfin, concernant l’ESR [Enseignement supérieur et recherche], l’AG a constaté que le gouvernement continue dans sa politique d’austérité budgétaire et de reconfiguration au rabais de l’offre pédagogique universitaire. Après des années de coupes budgétaires drastiques, le Projet de loi des finances pour 2016 ne permettra pas de compenser l’augmentation des charges des établissements, surtout en termes de masse salariale. Les moyens manquent de façon criante pour accueillir dignement tous les étudiants qui souhaitent intégrer le supérieur. Face à l’augmentation du nombre d’inscriptions, les universités n’ont pas trouvé mieux que d’imposer le contingentement des formations et empêcher à des milliers de jeunes l’accès aux filières de leur choix.
En particulier, l’Université de Strasbourg a perdu 160 équivalents temps plein en enseignements, face à une augmentation de 2% d’effectifs d’étudiants lors de cette rentrée 2015. Son conseil d’administration a adopté le 6 octobre une motion dans laquelle il constate que « les dotations d’État à notre établissement ne permettent plus de faire face à l’augmentation du nombre d’étudiants – +2% cette année et +14% depuis 2009, près de 9% pour les néo bacheliers depuis 2009, et 5,5% cette année – et à toutes les contraintes qui en découlent, en termes de masse salariale et de crédits de fonctionnement, mais aussi en termes de contingentement en 1ère année de licence dans de plus en plus de composantes. »
Comment l’Unistra pourra faire face à l’augmentation prévisionnelle de 20% d’effectifs d’étudiants d’ici cinq à six ans, alors que les fonds pour embaucher et payer le personnel continuent à baisser ? Les « solutions » que notre direction universitaire est capable de proposer seront celles de toujours : encore plus de TD, TP et heures de cours supprimés, encore plus de réduction des horaires des services administratifs et pédagogiques, encore plus de limitation des capacités d’accueil des UFR, etc.
L’Union des Étudiants Communistes de Strasbourg est engagée aux côtés de l’Intersyndicale pour s’opposer aux dégradations qui empêchent les étudiants de réussir dans des bonnes conditions et aux personnels de travailler dignement. L’heure est à la mobilisation ! La manifestation nationale du 16 octobre a Paris lancée par le collectif Sciences en Marche doit être le point de départ pour que le monde universitaire engage la lutte contre l’austérité !
Mobilisons-nous pour une université gratuite, démocratique et populaire !