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Le blog des jeunes communistes du Bas-Rhin

il y a 50 ans, le massacre de Charonne,(jeunes) communistes, nous n'oublierons jamais !!!

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Les crimes commis par la France en Algérie et en métropole lors de la guerre coloniale restent enfermés dans l’oubli.  

 

Tout comme lors du 17 octobre 1961, la manifestation du 8 février 1962 s’est soldée par un massacre orchestré par la police de Papon.

 

A l’occasion du 50ème anniversaire de « l’af faire du métro Charonne » il nous semble nécessaire de revenir sur les faits.

Le 8 février 1962, une manifestation de  masse est organisée à l’appel de la CGT et du PCF ainsi que d’autres organisations et s yndicats, pour dénoncer la guerre d’Algérie et les agissements de l’Organisation Armée Secrète (OAS). Il s’agit d’une organisation réunissant des militaires et des civils souhaitant conserver l’Algérie Française. 

 

Suite au référendum sur l’autodétermination en Algérie, qui fut approuvé par 75% des votants, un groupe, autour du général Salan, crée l’OAS en février 1961. Répartie en Algérie mais aussi en métropole, l’OAS se renforce après l’échec du putsch des généraux en avril 1961 qui tentaient de maintenir l’Algérie française.

 

C’est ainsi qu’en 1961 les attentats terroristes de l’OAS se multiplient en région parisienne.

Fin 1961 et début de 1962, les négociations se déroulent à Evian pour l’indépendance de l’Algérie. Pour tenter de faire échouer cette démarche, c’est une offensive terroriste qui se développe, visant particulièrement les intellectuels considérés comme de gauche et donc favorables à l’indépendance. Le 7 février 1962 c’est l’appartement d’André Malraux qui est visé. Une petite fille de 4 ans sera la victime  de cet attentat à la bombe.

 

C’est dans ce contexte que la CGT et le PCF appellent dès le lendemain à une manifestation.

A cette époque toute manifestation pour la Paix en Algérie était interdite, pourtant ce sont des dizaines de milliers de manifestants qui ont répondu présents. Le mot d’ordre est de « faire échec au fascisme et imposer la paix en Algérie».

 

 

C’est en fin de journée, alors que les manifestants se dispersent, que les forces de l’ordre chargent l’un des cortèges se trouvant sur le boulevard Voltaire. Ils sont sous le commandement du préfet de police qui est alors Maurice Papon, le même qui fut condamné pour complicité de crime contre l’humanité pour ses actions entre 1942 et 1944 sous l’occupation allemande.

 

Une partie des manifestants, n’ayant d ’autre alternative, tenta de se réfugier dans les bouches du métro Charonne, poursuivis par les forces de l’ordre. C’est à coups de matraque et de grilles que ces derniers s’acharnent sur les manifestants. Le bilan est de 9 morts, dont 1 survenu quelques mois plus tard à la suite de graves blessures. Tous étaient syndiqués à la CGT à l’exception d’une victime, membre du PCF. Le plus jeune avait 16 ans.

 

L’Etat a fermé les yeux et gardé le secret sur ce qu’il s’était passé, refusant encore aujourd’hui de reconnaître ce crime.

 

C’est sur la base du silence et de l’oubli que se construit l’unité de la France suite au mouvement de décolonisation et d’indépendance. Aujourd’hui encore le silence sur les crimes de l’Etat reste lourd.

 

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Depuis sa création le Mouvement Jeune Communiste de France s’est toujours battu contre l’impérialisme et pour l’indépendance des peuples. Lors de la guerre d’Algérie, nombre d’entre nous se sont engagés dans l’armée pour appeler les réservistes à déserter. En métropole, le MJCF menait des actions coup-de-poing dans les rues, les facs et lycées. Certains jouèrent même le rôle de porteurs de valise pour le FLN. Même si la répression fut terrible et que beaucoup de jeunes communistes en firent les frais – emprisonnements, tortures, ou encore assassinats – une fois de plus l’honneur de la France fut de notre côté.

 

Aujourd’hui, dans un contexte ou l’Etat Français multiplie les agressions impérialistes (Afghanistan, Lybie, Côte d’Ivoire…), il nous semble important de nous souvenir des crimes commis durant les guerres coloniales.

 

Nous pensons qu’il est également de notre devoir d’informer la jeunesse laissée volontairement dans l’ignorance des crimes passés et à venir de l’Etat Français.

Car « celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre » (Marx).

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