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Le blog des jeunes communistes du Bas-Rhin

Journée internationale des Femmes : La propriété privée des moyens de production est la source de l'oppression des femmes

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Les camarades de la Jeunesse ouvrière socialiste de l’Allemagne (SDAJ) recommandent à l’occasion de la 100e Journée de la Femme le 8 mars la lecture de l’essai de Friedrich Engels « L'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'État »et résument les premiers chapitres sur leur site Internet.

Veuillez consulter l'article original ici :http://www.sdaj-netz.de/2011/03/berlin-privateigentum-an-produktionsmitteln-als-ursprung-der-unterdruckung-der-frau/

Veuillez consulter l’essai intégral en français ici : http://www.marxists.org/francais/engels/works/1884/00/fe18840000.htm

 

( traduction WW pour l'UEC STRASBOURG )

Dans toutes les sociétés marquées par l’antagonisme de classe, qu’il s’agisse des sociétés esclavagistes, féodales ou capitalistes, la situation défavorisée des femmes se présente sous différentes formes. Elle est déterminée évidemment par l’appartenance à une classe spécifique, et représente toujours les rapports actuels de production et les intérêts de la classe dirigeante.

Or si l'on regarde les premières sociétés primitives fondées sur une propriété commune, on constate qu’il y eut une égalité fondamentale des sexes et que l'action collective fut une nécessité essentielle. Tout comme les hommes, les femmes furent obligées de protéger la tribu contre les prédateurs ou de récolter de la nourriture. Friedrich Engels écrit : « Qu’il n’y avait pas de place pour la domination,c’est à la fois la grandeur de la société tribale et montre ses limites. »


La situation changea, cependant, à mesure que les sociétés  se développaient. Pour des raisons climatiques et géographiques, il y eut des tribus qui se sédentarisèrent et se consacrèrent principalement à l'agriculture, tandis que d'autres se dirigèrent vers l'élevage. Allant de pair avec l’émergence de ces nouvelles organisations économiques, les structures sociales se transformèrent aussi.

Dès l'origine, les rendements de l'agriculture ne suffirent pas, et l’on continuaégalement à chasser. Ce développement entraina une division du travail. Les individus sédentaires du clan, c’est-à-dire les femmes, s’occupèrent de l’agriculture, tandis que les hommes s’adonnèrent à la chasse et au pillage des tribus voisines. Or, l'agriculture étant plus rentable que la chasse et les produits de la récolte étant plus appréciés que les butins incertains de la chasse et des pillages, les tribuscommencèrent à utiliser l'agriculture comme méthode de production.

L'autorité de la femme parmi les sociétés basées sur l'agriculture augmenta de façon constante. Ce fut elle qui préserva les coutumes et assura l'éducation. Son rôle de principale productrice économique du clan lui garantit cette position prédominante.

La situation fut toute autre au sein les tribus pratiquant l'élevage. Une tribu de chasseurs devint un clan d’éleveurs lorsque les conditions géographiques furent favorables et si elle fut composée d’individus forts et habiles. Or, ce furent surtout les hommes qui possédèrent de telles caractéristiques. Du fait de ses obligations maternelles, la femme ne fut pas en mesure de vaquer aux tâches de la chasse ou de l’élevage. Sa maternité la mettant dans une situation particulière, elle se vit assignée des travaux prétendument féminins. Comme la prospérité de la tribufut définie par le nombre d'animaux capturés, ceux capables d'augmenter le troupeau furent considérés comme source principale de la richesse de la tribu.

Comme mentionné plus haut, il n'y eut pas de véritable rapport de domination, mais une certaine prépondérance sociale fut possible. Les femmes eurent une position respectée grâce à leur apportstable à l'approvisionnement alimentaire.


Avec le développement des méthodes de production, la contribution des hommesà la survie du clan alla grandissante par rapport à celle de la femme. La productivité toujours plus élevée et l'utilisation individuelle des moyens de production permirent pour la première fois une production excédentaire personnelle, sedéveloppant vers l'appropriation privée des produits.

Cela signifia par la suite la destruction de l'égalité sociale, tant entre les individus qu’entre les sexes. Le clivage entre les possédants et les démunis se forma, la société de classes antagonistes.

La richesse matérielle qui fut générée essentiellement par l'homme lui donna une position plus importante que celle de la femme ; il utilisa cette position renforcée pour remplacer le matriarcat pratiqué jusqu’alors par le principe de la priorité du père, le droit matriarcal entravant l’accumulation de richesses dans les mains des différents clans.

« L’effacement du droit matriarcal fut la grande défaite historique du sexe féminin. » (Engels) Le développement des sociétés entraina doncl’émergence de la famille et du principe patriarcaux, avec leurs caractéristiques spécifiques : la succession paternelle, l'exclusion des femmes du travail productif, subordination de leur travail aux objectifs économiques du propriétaire privé des moyens de production.

Avec le passage à l'économie individualiste fondée sur la propriété privée, s’imposa par conséquent la domination de l'homme, et des mécanismes patriarcaux sous-tendirent toutes les structures et tous les domaines de la vie humaine.


Dans notre société bourgeoise basée sur l’antagonisme entre le prolétariat et le capital, les femmes sont même doublement exploitées et opprimées, à savoir en tant qu’appartenant à une classe et en tant qu'être sexuel.

Concernant la double oppression des femmes sous le capitalisme, le socialiste allemand August Bebel dit : « Le sexe féminin tout entier subit une double peine : il souffre de la dépendance sociale et sociétale des hommes [...] etde l’état d’assujettissement économique dans lequel se trouvent les femmes en général et les femmes du prolétariat en particulier à l’égal des prolétaires hommes. »

Engels voit le lien entre la soumission économique et l’exploitation sexuelle des femmes dans le fait que la famille bourgeoise monogame basée sur le patriarcat « doit servir expressément à la production d’enfants de paternité incontestée et ainsi à la sauvegarde du patrimoine ».

Même l’égalité juridique concernant le droit familial et du divorce ne porte pas atteinte aux rapports patriarcaux au sein de la famille bourgeoise, la dépendance économique des femmes et, par conséquent,leursoumission sexuelle ne diminuant nullement.

Seule l'abolition de la propriété capitaliste des moyens de production permettra de surmonter l’exploitation des femmes. Au fur et à mesure que femmes et hommes changeront ensemble les rapports capitalistes d'oppression, leurs relations réciproques vont se transformer également, bien sûr sans que leur diversité naturelle ne change pour autant.

Aussi les hommes doivent-ils être encouragés à combattre l'oppression féminine et à comprendre l'importance de cecombat contre la discrimination sexuelle dans tous les domaines de la société. Et les femmes les plus conscientes et avancées de la classe opprimée et exploitée doivent être encouragées àmener la lutte côte à côte avec leurs camarades masculins contre l’ennemi de classe commun !

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