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Le blog des jeunes communistes du Bas-Rhin

Carrefour des luttes en Europe : ça bouge au Portugal!

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Notre blog continue son tour d' Europe des luttes de la jeunesse. Cette semaine, on s'arrête au Portugal où la jeunesse communiste portugaise joue un important dans les luttes. On constatera qu'en France et au portugal, la situation est similiaire : des jeunes communistes au coeurs des luttes et  une dégradation des conditions de vie et d'études pour les étudiants.

« Agit », le journal de la Jeunesse communiste portugaise.Édition de novembre 2010, page 16. traduction WW pour l'UEC Strasbourg ( à mentionner si usage militant).


Qu'est-ce que tu attends ? La solution, c’est lutter !

 

 

          Suite à de nouvelles attaques et agressions du gouvernement, la Jeunesse communiste portugaise a lancé une campagne qui veut mobiliser les étudiants et qui les appelle à se battre pour une meilleure éducation.

          Cette campagne vient en réponse à l’offensive anti-jeunes du gouvernement, une offensive comportant tout un paquet de mesures qui vont encore prolonger la liste des spoliations de la fonction publique et notamment de l'enseignement supérieur.

          S’inscrivant dans le droit-fil de ces spoliations, la loi de financement des universités en vigueur représente un facteur majeur d'exclusion sociale et de précarisation des jeunes. En fin de compte, les étudiants seraient eux-mêmes ― moyennant leurs frais de scolarité toujours plus élevés ― responsables du bon fonctionnement de leurs établissements, tenus à assurer les besoins essentiels de la vie universitaire et même à payer les salaires des enseignants.

          Allant de pair avec le sous-financement chronique de nos universités, des coupes claires dans les allocations étudiantes font du ravage. Ainsi, l’Assistance sociale aux étudiants (ASE) a été réduite de 30 % depuis 2005. Cette année n'est guère différente : on a augmenté la difficulté d'accès à une bourse pour les plus précaires, confiant la distribution des bourses à la Direction générale de l'enseignement supérieur (DGES) et provoquant ainsi encore plus de bureaucratie et d'ingérence dans la vie des étudiants. Désormais, la DGES est habilitée à inspecter les comptes financiers de l'ensemble du ménage, comme si un frère ou une grand-mère avaient le devoir de contribuer à l’enseignement des étudiants !

          Avec la mise en œuvre du « Programa de estabilidade e crescimento »[1], il sera encore plus difficile d'accéder à ce droit constitutionnel qu’est l’Enseignement, puisque l’imposition du ménage de l’étudiant sera calculée sur le revenu brut ; viennent s’ajouter à cela les séquelles du processus de Bologne[2] et de l’infâme « Regime jurídico das instituições de Ensino superior »[3] qui a ouvert la voie depuis 2007 ― année de sa mise en œuvre ― à la privatisation des universités, augmentant ainsi brutalement le coût de l’Éducation.

          Dans sa fureur destructrice, le gouvernement va également supprimer les cours suivis de moins de vingt étudiants, pénalisant ceux qui les fréquentent déjà, et privant ceux qui voudraient le faire de la possibilité de suivre le cours qui les intéresse. Voilà une preuve de plus ― en était-il vraiment besoin ? ― de la  surdité du gouvernement à l’égard des besoins et volontés du Peuple.

          Pour dénoncer tout cela, la JCP a lancé cette campagne dans le cadre de laquelle elle distribuera un tract qui signalera la violation des droits des jeunes et de la Constitution par le gouvernement, il y aura également des affiches et des autocollants de sorte que les étudiants aient les moyens pour exprimer avec force leur opinion. De partout dans le pays, les fédérations locales de la JCP sont sur place pour revendiquer les droits des étudiants et signaler les problèmes spécifiques des facultés ; elles animent des débats ― comme celui qui avait lieu à l'Université du Minho, où dix-sept étudiants, s'identifiant à nos propositions, nous ont contactés pour se joindre à nous ―, mais elles sont aussi à l’initiative de soirées conviviales ou de concours de graffitis.

          Il s'agit d'une campagne qui vise à renforcer la lutte mais aussi la JCP, en tant que porte-parole légitime des aspirations de la jeunesse qui se trouve toujours plus laissée pour compte, une campagne qui veut amener les étudiants à prendre conscience de leurs revendications les plus urgentes et fondamentales ― à savoir le droit à l'Enseignement ―, qui veut mettre en exergue la cause profonde du malaise de la jeunesse ― à savoir le système capitaliste ― et montrer la seule solution ― à savoir la lutte des classes.

          On ne le dira jamais assez : « Pour un Enseignement public, gratuit, de qualité et démocratique pour toutes et pour tous ! »



[1] Programme de stabilité budgétaire et croissance économique du gouvernement portugais.

[2] Le processus de Bologne est un engagement à construire un espace européen de l'enseignement supérieur, notamment par la mise en place d'une structure en deux cycles des études supérieures, inspirée du modèle anglo-saxon. Ce processus équivaut à une politique de privatisation, de précarisation et de marchandisation de l'Enseignement, entraînant un manque cruel de financement public des universités, restreignant l’accès à un bon nombre de filières pour les étudiants.

[3] L’équivalent portugais de la non moins infâme « Loi relative aux libertés et responsabilités des universités » (dite loi L.R.U. ou loi Pécresse), qui vise une mise en concurrence des universités qui relève du darwinisme social et pourrait se résumer ainsi : « Que la plus riche gagne ! ».

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